Philippe Macquart - Une seule devise : innover!

#Fabricants Publié le 19 décembre 2018 par L'Echo de la Baie

Il suffit de “parler fenêtres” avec le Délégué général de l’UFME, pour voir des étoiles dans les yeux de ce passionné d’innovation dans le domaine industriel. Philippe Macquart pourrait disserter des heures durant sur la nécessité de “changer de paradigme” pour aborder la transition énergétique “dans le bon sens”. Rencontre avec une personnalité qui ne laisse jamais indifférent…

Fils de dessinateur-projeteur, Philippe Macquart a été à bonne école pour admirer tous les chercheurs qui mettent leurs compétences au service de l’innovation industrielle. C’est donc tout naturellement qu’il se dirige vers des études scientifiques. « Après mon Doctorat en Optique Physique au CNRS, je deviens chercheur et saisis l’opportunité d’effectuer mon “Post-Doc” à l’University College of London, où j’encadre des Doctorants ». Revenu en France, le Groupe Saint-Gobain l’accueille et lui propose d’orienter ses compétences vers la recherche dans le vitrage et de mettre au point des couches basses émissives qui sont aujourd’hui généralisées dans le bâtiment. Mission qu’il accepte et exerce quelques années, avant de relever un nouveau défi : celui de diriger la recherche au sein du Groupe Lapeyre. « A cette époque, Lapeyre ne protège pas ses innovations et nombre d’entre elles sont copiées ! Mon souci premier a donc été de créer en interne une culture R&D ».

Durant cinq ans, Philippe Macquart se consacre au développement de nouvelles gammes de menuiseries. « L’objet de mes collaborations avec Saint-Gobain et Lapeyre, a consisté à mettre au point de nouvelles innovations en Menuiserie. Une mission d’envergure dans un domaine en perpétuelle évolution. Pour preuve : les fenêtres d’aujourd’hui sont cinq fois plus isolantes que celles conçues il y a 25 ans ». Après un nouveau passage de trois ans chez Saint-Gobain au cours desquels il assure la direction d’un centre de recherche, Philippe Macquart se voit proposer la Direction générale de l’UFME. Un challenge qu’il accepte, tant les défis à relever sont à la mesure de ses ambitions pour le secteur : immenses.

Une priorité : valoriser les compétences « made in France »

Si la mission principale de l’Union des Fabricants de Menuiseries est de valoriser la qualité des produits, quel que soit le matériau, Philippe Macquart précise immédiatement le périmètre de celle-ci : « Si nous priorisons la fenêtre de qualité française, nous exprimons en revanche clairement notre réticence envers les menuiseries en provenance de l’Europe de l’Est, qui pratiquent des prix à bas coût, créant ainsi une concurrence déloyale. Dans ce contexte économique tendu, nous poursuivons sur le plan social, des objectifs qualitatifs accrus, puisque nous prenons activement part à l’élaboration d’une convention collective spécifique aux fabricants de menuiseries ». Une mission sociale qui transparaît aussi dans les perspectives de développement du syndicat : « Nous fédérons aujourd’hui 55 à 65% de la production française. Notre objectif est d’atteindre 80% dans les trois ans à venir ». « Une ambition qui s’inscrit dans un contexte d’une nécessaire pédagogie pour faire comprendre au Gouvernement, concrètement, chiffres et études à l’appui, les atouts de la rénovation des fenêtres pour élever la performance énergétique des logements : il est temps que nos élus reconnaissent qu’une fenêtre de qualité contribue de manière considérable à la réduction de l’empreinte énergétique globale. Changer les fenêtres des habitats individuels et collectifs permettrait, à terme, non seulement de créer des emplois non délocalisables, mais aussi de libérer du pouvoir d’achat aux ménages, et de lutter efficacement contre les quantités inimaginables de CO2 libérées par les énergies fossiles. Aujourd’hui, on peut regretter qu’il existe une vraie méconnaissance, des nombreuses innovations dans le domaine de la menuiserie, de la technicité des fenêtres proposées sur le marché français et de leur contribution aux performances énergétiques du bâti et cela nuit déjà à notre pays. Dans le contexte actuel, on peut craindre, à raison, des dommages lourds pour le marché de la rénovation de fenêtres en France, pour l’emploi, et pour le pouvoir d’achat des ménages français, à terme.»

La formation, levier du succès dans la transition énergétique

Au cours de ses nombreux échanges avec l’ensemble de la profession, un problème subsiste : le manque de connaissances des enjeux environnementaux par les professionnels du bâtiment. « Certains métiers, les plus techniques, sont malheureusement encore trop souvent subis que choisis. Or, dans ce contexte de transition énergétique, un menuisier… doit être en mesure d’être force de proposition quant à la pose de la menuiserie la plus adaptée à chaque bâtiment. C’est la raison pour laquelle un nouvel organisme de formation appelé UFME Campus, a été créé à la demande de la profession. Ces formations sont adaptées à un public plus large, désireux d’approfondir ses connaissances dans le domaine de la baie. Son objectif : faire progresser le savoir-faire français dans l’Excellence, en permettant aux personnels d’encadrement, bureaux d’études, collaborateurs d’atelier, architectes, maîtres d’œuvre et donneurs d’ordres, de mettre à jour ou d’approfondir leurs connaissances de l’univers de la baie ». Une mission dont Philippe Macquart s’acquitte, comme toujours, avec passion, tant cet ébéniste et designer de meubles contemporains s’investit pleinement dans toutes ses entreprises. Le bonheur ? Aussi une question d’innovation… pédagogique !

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